There are many things that I would like to say ft. Leena

There are many things that I would like to say

Une journée des plus banales s’étant encore écoulée aujourd’hui. J’ai beau avoir débarqué à Oakdale il y a presque un an, certain jour je regrette le rythme de San Francisco. Je suis d’accord sur le fait que dans cette petite ville, entre les cancans et tous les petits faits se produisant aux yeux, aux oreilles de tous on ne s’ennuie pas tout à fait mais c’est tellement différent. Un coup d’œil à l’horloge suspendue sur le mur me faisant face, je vois qu’il ne va pas tarder d’être l’heure de mon rendez-vous avec Abigaël. Nous sommes censées nous rejoindre au cake’s shop. Notre lieu de prédilection. Là-bas ce qu’on adore c’est la déco un peu fifties mais aussi et surtout ces succulents gâteaux que nous adorons découvrir et engloutir. Après avoir rabattu l’écran, j’abandonne mon PC sur la table basse du salon avant de ne me diriger vers la véranda. Papa est assis en train de lire un bouquin. Je lui rappelle que je sors me balader un peu mais que je ne pense pas rentrer tard. Il secoue la tête comme pour approuver avant de ne me conseiller de faire attention à moi. Comme toujours. Et comme à chaque fois j’ai envie de lui répondre que c’était à lui de faire attention. Je garde tout de même l’esprit tranquille puisque je sais que Norah, ma belle-mère, ne va pas tarder à rentrer. Je fourre mon portable et mes clés au fin fond de mon sac avant de ne m’en munir. Je lance un dernier geste de la main à papa et sort de la maison.
Le soleil semble au rendez-vous aujourd’hui, autant en profiter. Le centre-ville n’est qu’à quelques pas après tout. Je m’engage donc à pieds, sur le trottoir. C’est fou, comme à chaque fois que je sors de cette maison, j’ai l’impression qu’une paire d’yeux, si ce n’est plus, est rivé sur moi. Comme si ma vie était intéressante. Quoiqu’il en soit, je savourais les rayons du soleil se posant sur moi. L’air frais me faisant vraiment du bien. Je suis la première à avouer que je passe les pluparts de mes journées cloitrées, fermées dans mon travail, mon obsession mais j’ai toujours été un peu comme ça et je ne m’en plein pas. Je ne mis qu’une demi-heure à peine pour atteindre l’établissement. J’en poussais la porte d’entrée sans attendre. Un petit grelot au-dessus de cette dernière avertie dès lors la salle que je rentrais. A peine à l’intérieur une délicieuse odeur m’envahie déjà les narines.

Très vite, je vie mon amie déjà installée à une petite table. Abi et moi étions très vite devenues amies après un petit coup de pouce que je lui avais apporté. Ce jour, j’ai saisi, tout comme elle, qu’elle était très certainement enceinte. Forcément rien que ça, ça rapproche. C’est marrant mais en vivant sa grossesse près d’elle presque au quotidien, j’aurais presque envie, moi aussi, d’avoir un enfant. C’est vrai, j’approche à vitesse grand V de la trentaine et je reste une éternelle célibataire. Cette situation me plait, ne vous méprenez pas, mais de temps en temps, il m’arrive de voir ma vie comme elle aurait pu être. Soit totalement différente. La petite brune faisait face à plusieurs muffins semblant être au chocolat. Prête à les croquer elle releva néanmoins la tête lorsqu’elle devina ma présence près d’elle. « J'ai faim. » lança-t-elle avant de rouler des yeux. Tout en pointant son ventre arrondi du bout du doigt elle précisa que les trois muffins que je voyais-là était pour elle ainsi que pour l’être grandissant en elle. « A ce que je vois tu es toujours aussi affamée et happé par le chocolat. » Je souriais face à cette scène. Abi scrutait les gâteaux telle une véritable dévotion. Elle me proposa, comme pour se rattraper, de me payer autre chose. « Ça marche. » Je pris place face à elle sur la chaise qui me tendait les bras. J’attendrais qu’une des serveuses, vienne à moi. Abigaël ne perdit pas une seconde et croqua enfin dans son premier muffin au chocolat. Rien qu’à voir l’expression de son visage il devait être délicieux. « Alors qu'est-ce que tu me racontes de beau? » De beau ? Spontanément, je trouvais qu’il n’y avait rien de ‘beau’ en ce moment mon concernant. « Arf tu sais, pas grand-chose. Je passe mes journées sur mon PC à rédiger en ce moment, tout en gardant un œil sur mon père. » Oui, la petite brune était au courant pour la maladie de papa. Peu de personnes le sont mais je lui faits confiance et en parler me fait parfois du bien. Concernant Damian, elle n’était pas véritablement au courant quant au fait que je craquais légèrement pour lui et à quel point il était difficile pour moi de vivre sous le même de toit que lui. Il lui arrivait maintes de fois de me charrier à ce propos mais ça s’arrêtes là pour le moment. Il faut dire que j’ai un tantinet honte de cette situation si délicate. « Et toi le futur bout de chou alors ? Garett doit commencer à avoir la trouille et être tout excité non ? » Abi était tout sourire et pourtant, ses yeux semblait crier tout le contraire.

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