strange night (pv Prometheus)

Après un petit-déjeuner copieux et du Nutella froid, Prometheus avait quitté Oakdale sans dire un mot à personne sa caméra en main et un bon livre. Il avait passé l'après-midi à photographier la nature, des étrangers et des pages de son livre. Il avait besoin de voir autre chose que les murs de sa maison, les rues de Oakdale lui semblaient barbante aujourd'hui et il savait que Cassela n'avait pas besoin de lui. Alors, seul, il avait vécu une journée comme il les aimait, simple et intelligente. Sa lecture n'était pas profonde au contraire, elle était lourdement romantique et violente, mais il adorait les personnages. Enfin bref, tout cela l'inspirait à prendre des photos entre les chapitres de sa lecture. Il se demandait comment Cassela le percevrait s'il devenait le jeune homme protecteur et guimauve du livre. « Dans tes rêves le vieux,» c'était-il dit. Avant que le soleil se couche, il était rentré une ville et avait profité de l'air frais pour continuer sa lecture. Lorsque son téléphone sonna et que les personnages de son roman faisaient face à ce qui était sur le point de celer leur destin, ses pas le conduisirent à un endroit bien précis.
Lorsque Prometheus mit les pieds dans le restaurant vêtu d'un pantalon brun, d'un chandail bleu aux tendances douteuses et d'un veston brun - le même que son pantalon, son livre était encore ouvert et son téléphone toujours accrocher à son oreille. Le livre au creux de sa main droite était rouge et son titre était caché par sa main. La conversation dont avait été hôte le téléphone était terminé depuis déjà quelque minute. Son visage d'habitude rieur abordait une mine troublée, un mélange de tristesse, colère et joie. Au point où il en était, c'était la colère qui gagnerait. Prometheus était un habituer de la pizzeria depuis qu'il avait mis les pieds à Oakdale, alors il se traîna du mieux qu'il put jusqu'à sa table préférée et s'écroula sur le banc. Il déposa son BlackBerry Bold devant lui et ferma lentement son livre. Le trouble n'avait toujours pas quitté son visage. Tracy, la serveuse qu'il connaissait bien, s'approcha de lui souriante. « Hey Peter ! Ça va ? » L'homme leva les yeux tristes vers elle et la jeune femme fondit sur lui pour le prendre dans ses bras. Elle savait que les sentiments que lui provoquait le livre prendraient le dessus sur la bonne nouvelle qu'il avait appris. Tracy connaissait bien Prometheus puisqu'il avait souvent passé des soirées entières à discuter de tout et de rien. C'était même elle qui lui avait suggéré cette lecture. C'était une jeune femme ordinaire en apparence, mais elle était très mature pour son âge. Le câlin de son amie sembla le réveiller puisqu'il la repoussa doucement. « Tout va s'améliorer dans les pages à venir ! » Elle lui adressa un doux sourire qui sembla remettre Prometheus de bonne humeur. « La même chose que d'habitude, beauté ! » « Je sais. Alors, cette bonne nouvelle ? Qui veut de toi ? » Elle recula mine de s'en aller vers la cuisine. « Vogue, Bazzar, Lionsgate, etc. Mes beaux jours New Yorkais quoi ? » La jeune femme laissa échapper un petit cri qui fit rire Prometheus. Il était enfin revenu à lui-même et attendait avec appétit sa pizza toute garnie et son chocolat chaud.

Cassela sortit machinalement son portable, pianotant sur celui ci. Pas de nouveaux messages. Un soupir s'échappa de ses lèvres, bizarrement, elle aurait espérée recevoir un petit sms de son coloc'...Pourquoi ? Oh sans aucune importance. Elle reposa son portable sur la table tandis qu'un serveur vint prendre sa commande. La rouquine fronça les sourcils lorsque celui ci la détailla du regard et dire qu'elle avait évité la boîte de nuit pour échapper à ce genre de drague... « Je finis dans une dizaine de minutes. » souffla le serveur en affichant un grand sourire qui fit lever les yeux au ciel de la jeune femme. « Tant mieux pour vous, une pizza poulet curry s'il vous plaît. » dit elle sur un ton assez sec, regrettant déjà d'être venue ici. « On peut partager cette pizza ensemble si vous voulez... » continua le serveur en notant la commande, affichant toujours ce même sourire charmeur qui donna envie à Cash' de lui tordre le cou sur place. « Vous ne comprenez pas quoi quand je dis: Pas intéressée ? De toute façon, mon copain va bientôt arriver...» Énorme mensonge. Sa vie amoureuse était pire qu'un long fleuve tranquille, d'ailleurs, devant son ton peu convaincu, le serveur sourit un peu plus, murmurant qu'il reviendrait plus tard avant de disparaitre dans la cuisine, laissant la rouquine avec un air outré. La jeune femme marmonna, se maudissant elle même, jetant avec rage son portable dans son sac. Son regard émeraude balaya la salle quand soudain, elle s'arrêta sur une personne en particulier. Elle pouvait reconnaître entre milles les cheveux ébouriffés et cette attitude décontractée. Un immense sourire orna les lèvres de Cassela, avant de disparaître aussitôt. Une femme était avec lui et apparemment, ils s'entendaient plutôt bien. D'après l'insigne sur son tablier, elle semblait travailler ici, était ce une amie ou plus que ça ? Et pourquoi ça la dérangeait d'imaginer son colocataire avoir un rencard ? La rouquine tourna son regard vers le serveur qui l'observait toujours, affichant ce même sourire charmeur. Sans vraiment réfléchir, Cass' attrapa son sac tout en se levant et se dirigea vers la table de Sylar sous le regard interrogateur du serveur. « Salut toi ! » lança t'-elle vivement en se laissant tomber sur la banquette face à son colocataire. Elle jeta un coup d'oeil vers le présentoir et se pencha un peu vers Sylar, murmurant: « Si tu as rendez vous avec quelqu'un, je te laisserais volontiers, mais j'ai juste besoin que tu me rendes un tout petit service... » Elle s'arrêta alors, prenant un air exaspéré. « Quoique...Tu es obligé de me rendre un service, vu que tu as encore mis le Nutella dans le frigo ce matin, non mais c'est quoi cette manie ? » Elle se reprit alors, ne laissant pas le temps à Sylar de répondre quelque chose à cette accusation. « Le type là bas. » commença Cass en faisant un signe de tête vers le serveur. « Il veut un rencard avec moi, le problème, c'est qu'il ne comprends pas le mot non...Alors...Je peux rester à ta table le temps qu'il s'en aille ? Comme si tu étais en quelque sorte mon rencard ? » Elle se figea à cette dernière phrase, se mordant légèrement la lèvre inférieure, gardant une expression sereine, mais au fond elle était particulièrement gênée de ce qu'elle venait de sortir, se giflant intérieurement de sa bêtise.